26 January 2023
La Tome des Bauges AOP, fromage du terroir savoyard
Moins connu que ses voisins du Mont Blanc, du Beaufortain ou de Chartreuse, le Massif des Bauges gagne à être découvert ! Ce massif de moyenne montagne, situé entre Chambéry,…
Dans tous les secteurs économiques, qu’ils soient artisanaux ou industriels, les emplois induits sont au moins aussi importants que les emplois directs. Ils participent au rayonnement des fromages de montagne autant que les entreprises de l’amont de la chaîne.
Ainsi, les Fromageries Pochat & Fils font vivre environ 1200 familles sur les deux départements de Savoie et de Haute-Savoie.
Autour de la fabrication du fromage, il existe de nombreux métiers dont certains sont assez peu connus. On connait les fromagers, les maitres-affineurs… mais connaissez-vous le chauffeur de camion ?
Zoom sur le chauffeur de collecte de lait.
Il est 18h30. Jean-François Métral prend son travail chez Transavoielait à Musièges près de Frangy. Jean-François est chauffeur de collecte de lait. Il fait partie des 50 chauffeurs de l’entreprise qui appartient au groupe Mousset-Jetransporte. Spécialisée dans la collecte de lait en Savoie, Haute-Savoie et Ain, l’entreprise TransavoieLait transporte en moyenne 150 millions de litres lait par an.
Jean-François prend possession de son camion-citerne, vérifie l’état du véhicule, s’assure que l’hygiène est impeccable, récupère les consignes spécifiques à la tournée qu’il prend en charge et commence sa tournée. Elle durera jusqu’à 3 ou 4 heures du matin. Le volume des citernes des camions varie entre 11 000 et 15 000 litres. L’entreprise met également à disposition un véhicule 4X4 pour accéder à certaines zones de montagne.
Jean-François Métral :
« Je roule en moyenne entre 200 à 250 km par jour. Notre plus important client est la Société Laitière des Hauts de Savoie (SLHS)/Pochat & fils qui fédère quelque 250 producteurs de lait. Je me rends également dans les coopératives, les fruitières et directement dans les cours de ferme. »
Ce qu’il aime dans ce métier, c’est de partir en autonomie. Le travail de nuit, il y est habitué. Il rencontre parfois les producteurs quand ils sont, eux aussi, au travail pour la dernière traite vers 22 ou 23 h ou la première de la journée vers 3 ou 4 h du matin.
JFM :
« Ce sont de belles rencontres. J’ai créé des amitiés avec certains d’entre eux. Je suis très admiratif de leur travail. 7 jours sur 7 toute l’année, ils sont sur le pont pour que les consommateurs puissent se nourrir de bons produits ».
Il y a aussi une nécessaire solidarité entre travailleurs de la nuit.
JFM :
« Parfois je dois les appeler à la rescousse pour pouvoir monter chez eux quand il y a trop de neige. Ils mettent toujours volontiers un coup de lame pour dégager la route qui mène jusqu’à eux. Dans toutes les circonstances, on doit être débrouillards, savoir conduire sur la neige, mettre les chaînes quand c’est nécessaire ».
Des bons souvenirs, il en a beaucoup. Aux rencontres humaines s’ajoutent les rencontres avec la faune sauvage.
JFM :
« La nuit, on croise très souvent les sangliers, chevreuils, cerfs, renards et autres animaux de la montagne. Une nuit, j’ai croisé un loup à Bogève. »
Il y a encore quelques années, les chauffeurs ramassaient les « bouilles » de lait en bord de route ou sur les chemins de montagne près des alpages. Avec l’évolution de la réglementation, aujourd’hui, tout est enfermé dans des tanks.
JFM :
« On ne voit plus le lait. Même les prélèvements d’échantillons sont protégés. Les contrôles qualité sont automatisés. Une aiguille prélève l’échantillon dans un caisson que nous n’avons pas le droit d’ouvrir. On ne rigole pas avec l’hygiène ».
La collecte est terminée, Jean-François Métral rentre à Frangy. La cuve est nettoyée au centre de lavage. Le chauffeur nettoie l’extérieur de son camion et la cabine.
« Pas trop fatigué ? »
JFM :
« Non, J’aime bien mon rythme de travail. Il me laisse du temps dans la journée pour m’occuper de mes enfants. C’est une question d’habitude. »
Le métier de chauffeur de collecte est indispensable pour fabriquer nos fromages de Savoie, les chauffeurs de collecte sont des acteurs importants de la filière. Pochat & fils assure grâce à ce partenaire la collecte des exploitations savoyardes tous les jours de l’année et à n’importe quelle altitude.
Catherine Claude – Axiuba Communication
© Photos : Gilles Bertrand